Ibels 8 chansons illustrées "Sur des poèmes de Gaston Couté"

Henri-Gabriel Ibels

La question du choix d'un métier semble ne s'être jamais posée pour Ibels. Né dans une famille de libres penseurs et élevé dans le culte des arts et de 1'indépendance d'esprit, pouvait-il devenir autre chose q'un homme libre et un créateur ? Quand il obtient son baccalauréat, sa décision est déjà prise : il sera peintre. Ses parents l'inscrivent à I'Académie Julian. Mais 1'enseignement délivré par cette école le rebute très rapidement. Peu désireux de renouveler l'expérience ailleurs, il prend la résolution  d'apprendre seul son métier. Après tout ne suffit-il pas d'étudier 1'œuvre des peintres qu'il admire et au besoin, de demander quelques conseils à ses aînés ?

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 La méthode est hasardeuse, mais le néophyte est doué : aussi va-t-il brûler les étapes  C'est un tribun dont I' éloquence est dans le trait : un militant de l'art qui participe à tous les débats d'idées de son époque. Il se bat, entre autres, pour la reconnaissance des droits d'auteurs : l'accès à I' art et à la culture pour tous

suite voir recueil ...................................................................

En 1900, il abandonne la peinture pour se consacrer uniquement à la gravure. Un tableau est une œuvre unique, qu'accroche chez lui I' amateur assez fortuné pour en payer le prix. Une estampe, tirée le plus souvent à cent exemplaires, demeure accessible à un plus grand nombre de gens. C'est encore plus vrai pour les partitions. Ibels attache beaucoup d'importance au travail qu'il réalise chez Ondet. A ses yeux, il ne s'agit pas d'une activité secondaire. Il a d ailleurs gagné la confiance de son éditeur et l'a convaincu de faire appel aux meilleurs artistes du moment pour illustrer ses petits formats. Est-ce l'influence des textes poétiques de son ami beauceron. Gaston Coûté, ou bien la lecture du roman d'Émile Zola. La Terre, qu'il traduira en images? Ibels, le citadin, évoque à merveille les amours campagnardes. Il semble que pour lui aussi le bonheur d aimer soit dans le pré. Son œuvre est riche de tableaux dans lesquels on peut voir après les lourdes tâches exigées par la terre, les corps massifs, éreintés et avides, de couples qui s étreignent dans les senteurs prenantes de la paille et des foins. Avec ce thème, par son trait vigoureux et la densité de sa couleur, l'art d'Ibels atteint sa plénitude. Les couvertures de La Julie jolie, L'aumône de la bonne fille et Les Gourgandines le montrent à I' évidence. Mais Ibels sait aussi bien traduire, dans ses  planches en noir et blanc, la révolte et la colère de Gaston Couté comme pour Le Christ en bois et Le Gâs qu'a perdu l'esprit.